ALEXANDRINA MARIA DA COSTA

Extrait biographique

Alexandrina Maria da Costa naquit le 30 mars 1904 dans un petit village du nord du Portugal, à environ cinquante kilomètres de Porto, qui a pour nom Balasar.

Un jour, à l'âge de quatorze ans, voulant échapper à la passion d'un homme qui était entré dans la maison, la courageuse jeune fille sauta par la fenêtre de sa chambre, distante du sol d'environ quatre mètres. Ce geste héroïque fut à l'origine de sa longue maladie et la força à garder le lit, pendant trente longues années.

Dans l'isolement de sa chambre, tourmentée par des souffrances indescriptibles, elle se consacra aux Tabernacles pour réparer les profanations eucharistiques et l'abandon où le Seigneur est laissé par ses créatures. A cette école elle apprit à s'immoler comme victime pour les pécheurs.

En 1935 et en beaucoup d'autres fois, le Seigneur, en lui annonçant la guerre comme châtiment des nombreux péchés de l'humanité, lui disait:

«Ce seront les victimes de mes Tabernacles qui arrêteront le bras de la Justice divine, pour que le monde ne soit pas détruit et que de plus grands châtiments n'adviennent.»

La même année, Jésus lui  ordonna de demander au Saint-Père la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, et l'institution de sa fête liturgique comme moyen d'appeler les hommes à la pratique du bien.

«Comme j'ai demandé à Marguerite-Marie la dévotion à mon divin Cœur, de même je te demande à toi que le monde soit consacré au Cœur Immaculé de ma Très-Sainte Mère, avec une fête solennelle en son honneur.»[1]

Pendant la guerre, en fille dévouée, elle s'est offerte comme victime pour le Pape et lui écrit, le rassurant parmi les dangers des catastrophes internationales.

Tout de suite après l'élection du Pape Pie XII, Jésus lui prédit le 27 mars 1939 :

« C'est celui-ci le Pontife qui consacrera le monde au Cœur Immaculé de Marie, ma Mère. »

Trois ans après, cette parole de Jésus s'accomplissait. Le Seigneur lui avait déjà dit, le 6 décembre 1940:

«La paix viendra, mais au prix de beaucoup de sang. Le Saint-Père sera ménagé. Le dragon orgueilleux et enragé, qui est le monde, n'osera pas toucher à son corps, mais son âme sera victime de ce dragon. »

Alexandrina vécut à partir du 27 mars 1942 et, jusqu'à sa mort le 13 octobre 1955, sans avoir pris d'aliment, hormis la Communion quotidienne. Peu de temps avant sa mort, Jésus lui avait transmis ce message :

« Cherche des âmes qui m'aiment dans le sacrement de mon Amour, qui prennent ta place quand tu iras au ciel. Invite le monde à la PRIERE, à la PENITENCE, à s'enflammer d'amour pour Moi.

Pauvre monde !... Que deviendra-t-il, s'il n'écoute pas cet appel divin. »

Et la Très-Sainte Vierge, le même mois, comme bonne Mère de miséricorde, lui indiquait le moyen d'apaiser la Justice divine si outragée:

« Parle aux âmes, parle-leur de l'EUCHARISTIE, parle-leur du ROSAIRE !... »

C'est Alexandrina qui composa cette prière, si belle prière:

« O mon Jésus, je Vous adore en tout lieu où Vous habitez dans le Très-Saint Sacrement; je Vous tiens compagnie pour ceux qui Vous méprisent; je Vous aime pour ceux qui ne Vous aiment pas; je veux expier pour ceux qui Vous outragent. Venez en mon cœur !... »

Notez la ressemblance avec la prière apprise par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima lors de l'apparition de Valinhos:

« Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas et qui ne Vous aiment pas. »

Tourmentée par les douleurs, dans une immolation indescriptible, elle s'envola vers le ciel le 13 octobre 1955, jour anniversaire de la dernière apparition de la Très-Sainte Vierge à Fatima et dont elle était si filialement dévote.

Sa mission d'attirer les âmes à Dieu, continue d'une manière sensible comme témoigne le nombre considérable de pèlerins qui vont si souvent prier sur sa tombe; qui visitent sa petite chambre, conservée telle qu'elle; cette petite chambre où elle vécut et mourut...

Les grâces qui lui sont attribuées sont très nombreuses !...

Sa cause de béatification est introduite à Rome et tout porte à croire que l'Église, dans un avenir proche permettra aux fidèles du monde entier de considérer aussi Alexandrina Maria da Costa comme «un témoin du temps présent» et un exemple à imiter.

Le 18 janvier 1977, la Sacrée Congrégation pour la cause des saints, dans un document officiel, écrivait:

«En 1936, sur l'ordre de Jésus, Alexandrina demanda au Saint-Père, par l'intermédiaire du père Pinho (son premier directeur spirituel), la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie.» [2]

Dans nos besoins de chaque instant, dans nos dévotions particulières, gardons pour Alexandrina Maria « la meilleure part » [3], étant donné que, comme le dit Jésus, elle « est comme un CANAL par lequel passent les grâces qu'Il veut distribuer aux pécheurs » [4] et encore parce qu'elle «est et sera toujours le paratonnerre des pécheurs», [5] «le fil d'or très fin qui liera les pécheurs à Jésus pour toujours. » [6]

NOTA : Elle fut béatifiée à Rome le 25 avril 2004

 Alphonse Rocha


[1] Journal du 30 juillet 1935.

[2] Summarium. Document officiel de la Sacrée Congrégation pour la cause des saints.

[3] Saint Luc: 10,42.

[4] Journal du 4 octobre 1934.

[5] Journal du 6 avril 1945.

[6] Journal du 9 février 1945.