HISTORIQUE
En 1521, La capitale de la
civilisation Aztèque tombe sous les forces armées de Cortez. Moins de 20
ans plus tard, neuf millions d’habitants qui avaient professé pendant
des siècles une religion polythéiste et prônant des sacrifices humains
les plus cruels, sont convertis au christianisme. Chaque année les
Aztèques offraient au moins 20.000 hommes, femmes et enfants en
sacrifice humain à leurs dieux féroces et assoiffés de sang. En 1487,
durant une longue cérémonie qui dura 4 jours lors de la consécration
d’un nouveau temple à Tenochtitlan, quelque 80.000 captifs furent tués
en sacrifice humain.
Qu’est-ce qui s’est passé
en ces temps-là pour qu’il y ait une conversion aussi incroyable et sans
précédent historique ?
En 1531, une "Dame du Ciel" apparut à un pauvre Indien à Tepeyac, une
colline au Nord-Ouest de la Cité de Mexico; Elle se présenta comme la
mère du Vrai Dieu, lui donna des instructions pour que l’évêque fit
construire une église sur le lieu et laissa une image d’elle même
imprimée miraculeusement sur son tilma. Le tilma est un vêtement
de pauvre qualité fait à base de cactus qui aurait dû se déteriorer en
20 ans. Aujourd'hui, après 469 ans, il ne montre aucun signe de
détérioration et défie toutes les explications scientifiques de son
origine.
Apparemment, l’image reflète même dans ses yeux ce qui était en face
d’elle en 1531.
Chaque année, une foule, estimée à dix
millions de personnes, la visite, faisant de l’église de la Cité de
Mexico, le sanctuaire catholique le plus populaire dans le monde après
le Vatican.
Sa Sainteté le Pape Jean Paul II visita par deux fois le sanctuaire, se
prosterna devant l’image, implora son assistance maternelle et l’invoqua
comme la Mère des Amèriques.
Récit des
Apparitions de la Vierge Marie
Tout récit sur les
apparitions de Notre Dame de Guadalupe est inspiré du Nican Mopohua, ou
Huei Tlamahuitzoltica, écrit en Hahuatl, la langue Aztèque, par
l’écrivain Indien Antonio Valeriano autour de la moitié du XVIe siècle.
Malheureusement l’origine de son ouvrage n’a jamais été connu. Une
première copie fut publiée en Nahuatl par Luis Lasso de la Vega en 1649.
Une copie de la couverture est ci-dessous :

Voici la traduction
française du récit:
Dix ans après la prise de
Mexico, la guerre prit fin et la paix régna parmi le peuple; de cette
façon la foi commença à éclore, le discernement du vrai Dieu pour qui
nous vivons. En ce temps là, en l’année quinze cent trente et un, dans
les premiers jours du mois de décembre, vivait un pauvre Indien appelé
Juan Diego, connu comme étant un natif de Cuautitlan. A certains
égards, il appartenait spirituellement à Tlatilolco.
PREMIERE APPARITION
Un samedi, tout juste avant
l’aube, il était en route pour le culte divin et pour ses propres
affaires. Lorsqu’il arriva au pied de la colline connu sous le nom de
Tepeyacac, le jour parut et il entendit chanter sur la colline, comme un
chant de différents beaux oiseaux.
Occasionellement la voix des chanteurs s’arrêtait et il semblait que
l’écho répondit. Le chant, très doux et délicieux, était plus beau que
celui du coyoltotol, du tzintizcan et d’autres beaux oiseaux.
Juan Diego s’arrêta pour
voir et se dit à lui-même “Par chance, suis-je digne de ce que
j’entends? Peut-être suis-je en train de rêver? Suis-je réveillé? Où
suis-je? Peux-être suis-je dans ce paradis terrestre dont nous parlaient
nos ancêtres? Peut-être suis-je maintenant au ciel?”
Il regardait vers l’est, vers le haut de la colline d’où venait ce
précieux chant céleste; puis, subitement le chant s’arrêta et le silence
régna. Il entendit alors une voix venant de la colline qui lui disait
“Juanito, Juan Dieguito”
Il s’aventura alors vers
l'endroit où on l’appelait. Il n’était pas le moindrement effrayé; au
contraire, il jubilait. Il grimpa alors la colline pour voir d’où on
l’appelait. Quand il atteignit le sommet il vit une Dame qui s’y tenait
debout et qui lui dit de s’avancer.
S’approchant d’elle, il
s’émerveilla de sa grandeur surhumaine; ses vêtements brillaient comme
le soleil; la falaise sur laquelle reposaient ses pieds étincelait de
lumière comme entourée d’un bracelet de pierres précieuses, et la terre
resplendissait comme un arc en ciel.
Les mezquites, nopales et
autres mauvaises herbes qui poussent à cet endroit, paraissaient comme
des émeraudes, leurs feuillages comme des turquoises, leurs branches et
leurs épines brillaient comme de l’or. Il s’inclina devant elle et
entendit sa parole, douce et courtoise, comme quelqu’un qui vous charme
et vous enchante profondément.
Elle lui dit : “Juanito,
le plus humble de mes fils, où vas-tu?”
Il lui répondit “Madame et enfant, Je dois atteindre ton “église à
Mexico, Tlatilolco, afin de poursuivre les choses divines qui nous sont
enseignées et données par nos prêtres et nos délégués et Notre Seigneur.
Elle lui parla alors ainsi:
“Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils,
que
je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui nous
existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre.
J’aimerais qu’une église soit érigée ici,
rapidement,
afin que je puisse vous montrer et vous
donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je
suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette
terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi.
J’écoute leurs lamentations et je remédie
à leurs misères, leurs détresses et leurs peines.
Afin d’accomplir ce qu’exige ma clémence ,
va au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un
grand désir qu’ici, sur cette plaine, une église soit construite en mon
honneur; tu lui raconteras dans les moindres détails tout ce que tu as
vu et admiré et ce que tu as entendu.
Sois assuré que je te serai extrêmement
reconnaissante et que je te récompenserai, parce que je te rendrai
heureux et digne de récompense pour les efforts et la fatigue que tu vas
endurer pour cette mission.
Voilà, tu as entendu mes instructions, mon
humble fils, va et fais tous tes efforts.”
A cet instant, il s’inclina devant elle et
dit “ Madame, Je vais obéir à tes instructions; maintenant je dois te
quitter, moi, ton humble serviteur.
Il descendit alors afin de s’acquitter de sa tâche et prit l’allée qui
mène tout droit à Mexico.
DEUXIEME APPARITION
Ayant pénétré dans la
ville,il se rendit directement et sans délais, au palais épiscopal ou
venait d’être nommé un nouveau prélat, le Père Juan de Zumarraga, un
Religieux Franciscain. A son arrivée, il essaya de le voir; il plaida
auprès des serviteurs afin qu’ils annoncent sa visite, et après une
longue attente il fut informé que l’évêque avait ordonné de le faire
entrer.
En entrant, il s’inclina et
s’agenouillant devant l’évêque il lui transmit le message de la Dame du
ciel. Il lui raconta aussi tout ce qu’il avait admiré, vu et entendu.
Après avoir écouté son bavardage et son message l’évêque trouva cela
incroyable; il lui dit alors:” Tu repartiras, mon fils et je t’écouterai
à mon gré.
Je reprendrai tout depuis
le début et refléchirai sur les voeux et les désirs pour lesquels tu es
venu.” Il s’en alla et paraissait triste car le message n’avait pas été
accompli sous toutes ses formes.
Il rentra le même jour. Il
revint directement au haut de la colline et rencontra la Dame du ciel
qui l’attendait à la même place où il l’avait vue la première fois.
La voyant, il se prosterna devant elle et lui dit :
“Madame, la plus petite de mes filles, mon Enfant, j’a été là où tu m’as
envoyé afin de me conformer à tes instructions. Avec beaucoup de
difficultés j’ai pénétré dans le bureau du prélat. Je l’ai vu et lui a
fait part de ton message, comme tu me l’avais commandé. Il m’a reçu
bienveillamment et m’a écouté attentivement mais sa réponse laissait
entendre qu’il ne me croyait pas.
Il m’a dit “Tu reviendras et je t’entendrai à mon gré. Je reprendrai
tout depuis le début et réfléchirai sur le voeu et le désir qui t’ont
amené.”
J’ai parfaitement compris
de par la façon dont il m’a répondu qu’il pensait que ton désir d’avoir
une église qui te soit consacrée est une invention de ma part, et que ce
n’est pas ton ordre, aussi je te supplie fortement, Madame, de confier
l’accomplissement de ton message à quelqu’un d’important , de connu qui
inspire le respect et l’estime, afin qu’on le croie; parce que je ne
suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue,
une feuille et toi, mon Enfant la plus petite de mes enfants, ma Dame,
tu m’as envoyé à une place que je ne fréquente jamais ni ne m’y repose.
Je t’en prie , pardonne moi ce grand desagrément et ne sois pas irritée,
Madame.
La Vierge Marie répondit:
” Ecoute, ô le moindre de mes fils, tu dois comprendre que j’ai de
nombreux serviteurs et messagers à qui je peux confier l’accomplissement
de mon message et l’excécution de mon désir, mais c’est toi précisémenet
que je sollicite et demande de m’aider afin que par ta médiation mon
voeu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils,
et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque. Tu y vas en
mon nom et tu lui fais connaitre mon voeu intégral selon lequel je lui
demande de commencer la construction d’une église. Et dis-lui aussi que
c’est Moi, en personne, la toujours-vierge, Sainte Marie, Mère de Dieu
qui t’ai envoyé”
Juan Diego répondit:
“Madame, mon Enfant, je ne veux pas te faire de la peine. Joyeusement et
de plein gré j’obéirai à tes instructions. Sous aucune condition je ne
manquerai de le faire; j’irai accomplir ton désir car non seulemnt le
chemin est pénible mais peut-être que je ne serai pas écouté avec
plaisir, ou si on m'écoute on ne me croira peut-être pas. Demain
après-midi, au coucher du soleil, je reviendrai te porter la réponse de
ton message au prélat. Je prends maintenant congé de toi, le plus petite
de mes enfants, mon Enfant et Madame. Repose-toi entre-temps” Il s’en
alla se reposer chez lui.
TROISIEME APPARITION
Le jour suivant, il quitta
la maison avant l’aube, et prit le chemin de Tlatilolco, afin d’être
instruit des choses divines et d’être présent à l’appel, après quoi il
irait voir le prélat.
Vers dix heures, rapidement, après avoir assisté à la Messe et avoir
inscrit sa présence, il s’en alla quand la foule se fut dispersée. Sur
l’heure JuanDiego se rendit au palais de l'évêque.
A peine fut-il arrivé qu’il essaya ardemment de voir l’évêque. Après
encore beaucoup de difficultés il parvint à le voir. Il s’agenouilla à
ses pieds. Il s’attrista et pleura pendant qu’il exposait les
instructions de la Dame du ciel demandant à Dieu de lui accorder qu’on
croie à son message et au voeu de l’Immaculée pour qu’un temple soit
construit là où Elle le voulait.
L’évêque, afin de se
rassurer, lui posa beaucoup de questions, lui demandant où il l’avait
vue et comment elle était. Il décrivit le tout à la perfection à
l’évêque.
Malgré les explications
précises de son apparence et de tout ce qu’il avait vu et admiré, qui en
soi indiquait qu’elle était la toujours-vierge Sainte Mère du Sauveur,
Notre Seigneur Jésus-Christ, il ne lui accorda néanmoins aucun crédit
lui disant que pour sa requête il lui fallait faire ce qui lui était
demandé mais de plus qu’un signe était nécessaire afin qu’il puisse
croire qu’il était vraiment envoyé par une Dame du ciel.
Juan Diego dit alors à
l’évêque “Monseigneur,écoutez! Quel doit être le signe que vous
demandez? Car j’irai le demander à la Dame du ciel qui m’a envoyé vers
vous.”
L’évêque voyant qu’il acceptait sans aucun doute et ne se rétractait
pas, le renvoya.
Il ordonna immédiatement à quelques personnes de son entourage, en qui
il pouvait avoir confiance, de le suivre et de surveiller où il allait,
qui il voyait et avec qui il parlait.
Ceux qui le suivirent le
perdirent de vue alors qu’ils traversaient la ravine près du pont de
Tepeyac. Ils cherchèrent partout mais ne purent le retrouver. Ils
revinrent donc non seulement parce qu’ils étaient fatigués mais aussi
parce que leurs desseins avaient été déjoués, et cela les avait mis en
colère. Et c’est ce qu’ils racontèrent à l’évêque. Pour l’influençer
afin qu’il ne crut pas en Juan Diego, ils dirent à l’évêque que Juan
Diego le trompait et inventait ce qu’il racontait ou qu’il avait
seulement rêvé ce qu’il racontait et demandait.
Finalement ils s’arrangèrent pour que, si jamais il retournait, il fût
retenu et durement puni afin qu’ il cessât de mentir et de tromper.
Entre temps, Juan Diego était avec la
Bienheureuse Vierge lui rapportant la réponse de Monseigneur l’évêque.
La Dame, après l’avoir écouté, lui dit:
”Très bien, mon petit, tu repartiras la-bas demain, afin de porter à
l’évêque le signe qu’il a demandé. Avec cela il te croira et dans son
regard il n’y aura ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te
récompenserai pour ta sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon
égard. Je t’attendrai ici demain.”
QUATRIEME APPARITION
C’est le jour suivant, un
lundi, que Juan Diego devait porter un signe pour qu’on le croie, mais
il n’y revint pas parce que, en rentrant chez lui, son oncle, Juan
Bernardo, était tombé malade et son état était grave.
Il appela d’abord un
docteur qui l’aida mais c'était trop tard, son état empirait. A la
tombée de la nuit son oncle lui demanda d’aller à l’aube à Tlatilolco et
de ramener un prêtre pour le préparer et entendre sa confession car il
était certain qu’il allait mourir et qu’il ne se lèverait plus ni ne
guérirait.
Le mardi, avant l’aube,
Juan Diego partit de sa maison pour Tlatilolco pour ramener un prêtre et
comme il s’approchait de la route qui rejoint la pente qui mène au
sommet de la colline de Tepeyac, vers l’ouest, et où il avait l’habitude
de traverser la route,
il se dit :
“ Si je continue ce chemin, la Dame va sûrement me voir, et je pourrais
être retenu afin que je puisse porter le signe au prélat comme convenu;
mais notre premier souci est d’aller rapidement appeler un prêtre car
mon oncle l’attend certainement”
il fit donc le tour de la
colline afin qu’il ne puisse être vu par elle qui voit bien partout.
Il la vit descendre du haut de la colline et regarder vers là où ils
s’étaient rencontrés précédemment.
Elle s’approcha de lui au bas de la colline et lui dit” :
“Qu’y a-t-il, le moindre de mes fils? Où
vas-tu?”
Etait-il affligé ou honteux
ou effrayé? Il s’inclina devant elle.
Il la salua, disant:” Mon Enfant, la plus tendre de mes filles, Madame,
que Dieu veuille que tu sois satisfaite. Comment vas-tu ce matin? Est-ce
que ta santé est bonne, Madame et mon Enfant? Je vais te faire de la
peine. Sache, mon enfant, qu’un des tes serviteurs , mon oncle, est très
malade, Il a attrapé la peste et est sur le point de mourir. Je dois me
hâter vers ta maison à Mexico afin d’appeler un de tes prêtres, aimé de
Dieu, pour qu’il entende sa confession et lui donne l’absolution car,
depuis notre naissance, nous sommes venus au monde pour nous préserver
des oeuvres de la mort. Mais si je pars, je reviendrai ici rapidement
afin d’aller porter ton message. Madame, mon Enfant, pardonne moi, sois
patiente avec moi pour le moment. Je ne te decevrai pas, la plus petite
des mes filles. Demain je viendrai en toute hâte."
Après avoir écouté les
paroles de Juan Diego, la Très Sainte Vierge répondit:
”Ecoute moi et comprends bien, le moindre
de mes fils,
rien ne doit t’effrayer ou te peiner.
Que ton coeur ne soit pas troublé.
N’aies pas peur de cette maladie, ni
d’aucune autre maladie ou angoisse.
Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère?
N’es-tu pas sous ma protection?
Ne suis-je pas ta santé?
Ne reposes-tu pas heureux en mon sein?
Que desires-tu de plus?
Ne sois pas malheureux ou troublé par
quoi que ce soit.
Ne sois affligé pas la maladie de ton
oncle, il n’en mourra pas.
Sois assuré qu’il est maintenant guéri”.
Et à ce moment son oncle
fut guéri comme il devait l’apprendre par la suite.
Quand Juan Diego entendit ces mots de la Dame du ciel, il était
grandement consolé. Il était heureux. Il la supplia de l’excuser afin
qu’il aille voir l’évêque et lui porter le signe ou la preuve afin qu’on
le croie. La Dame du ciel lui ordonna de grimper au haut de la colline
où ils s’étaient précédemment rencontrés.
Elle lui dit:
"Grimpe, ô le moindre de mes fils ,
jusqu’au haut de la colline;
là où tu m'as vue et où je t’ai donné des
instructions,
tu verras différentes fleurs.
Coupe-les, cueille-les, rassembles-les et
puis viens les porter devant moi.”
Juan Diego grimpa sur la
colline immédiatement, et comme il atteignait le sommet il fut
stupéfait; de voir qu’une telle variété de merveilleux rosiers de
Castille étaient en floraison bien avant la saison où les roses
devraient bourgeonner car hors de saison elles gèleraient. Elles étaient
parfumées et recouvertes des gouttes de rosée de la nuit qui
ressemblaient à des perles précieuses.
Il commença immédiatement à les cueillir. Il les assembla et les plaça
dans son tilma.
Le haut de la colline
n’était pas une place où pourrait fleurir n’importe quelle fleur car il
y avait beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de
mezquites. Occasionellement de l’herbe poussait mais c’était au mois de
décembre quand la végétation n’était pas gelée.
Il descendit la colline
immédiatement et porta les différentes roses qu’il avait cueillies à la
Dame du ciel qui, en les voyant les prit entre ses mains et les plaça à
nouveau dans son tilma, lui disant :
"ô toi, le moindre de mes fils , cette
variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à l’évêque.
Tu lui diras en mon nom qu’il y verra là
mon voeu et qu’il doit s’y conformer.
Tu es mon ambassadeur, le plus digne de
ma confiance.
Je te l’ordonne rigoureusement de ne
déplier ton manteau qu’en présence de l’évêque et de lui montrer ce que
tu portes.
Tu lui raconteras bien tout; tu lui diras
que je t’ai ordonné de grimper au haut de la colline et de cueillir les
fleurs;
et aussi tout ce que tu as vu et admiré
afin que tu puisses persuader le prélat d’accorder son soutien à ma
demande qu’une église soit construite.”
Après les conseils de la Dame du ciel, il
prit le chemin qui mène directement à Mexico, heureux et sûr du succès,
portant avec beaucoup de précaution le contenu de son tilma afin que
rien ne s’échappe de ses mains et s’enivrant du parfum de cette variété
de belles fleurs.
LE MIRACLE DE L’IMAGE NON
FAITE PAR L'HOMME
Quand il arriva au palais
épiscopal, le majordome vint à sa rencontre ainsi que d’autres
serviteurs du prélat.. Il les supplia de dire à l’évêque qu’il voulait
le voir, mais personne ne voulait le faire, ils faisaient semblant de ne
pas l’entendre, probablement parce qu’il était trop tôt ou parce qu’ils
le connaissaient comme étant un importun et qu’il les harcelait; de
plus, leurs collègues leur avaient raconté qu’ils l’avaient perdu de vue
quand ils l’avaient suivi.
Il attendit longtemps. Quand ils virent qu’il avait attendu longtemps
debout, abattu, ne faisant rien, attendant d’être appelé et paraissant
avoir quelque chose dans son tilma, ils s’approchèrent de lui afin de
savoir ce qu’il portait.
Juan Diego voyant qu’il ne
pouvait cacher ce qu’il portait et sachant qu’il serait molesté,
bousculé, lacéré, ouvrit un peu son tilma là où se trouvaient les
fleurs. En voyant cette variété de roses de Castille hors saison, ils
furent complètement stupéfaits parce qu’elles étaient si fraîches, en
pleine floraison, si parfumées et si belles. Ils essayèrent de s’en
emparer et de tirer quelques unes mais ne réussirent à aucune des trois
fois qu'ils osèrent le faire.
Ils ne réussirent pas parce qu’à chaque fois qu’ils essayaient de les
prendre, ils ne purent voir les fleurs réelles. A la place elles
paraissaient peintes, imprimées ou cousues sur la toile.
Ils allèrent alors dire à
l’évêque ce qu’ils avaient vu l’informant que l’Indien qui était venu à
plusieurs reprises voulait le voir et qu’il avait sûrement une raison
pour l’avoir attendu avec anxiété si longtemps et être si désireux de le
voir.
En entendant cela l’évêque
comprit qu’il avait apporté la preuve pour confirmer ses dires afin
qu’il se conformât à la requête de l’Indien. Il ordonna de le faire
entrer immédiatement.
Dès son entrée Juan Diego
s’agenouilla devant lui comme à l’accoutumée et raconta à nouveau ce
qu’il avait vu et admiré ainsi que le message.
Il lui dit :
” Monseigneur, j’ai fait ce
que tu as commandé, je suis allé dire à mon Ama, ma Dame du ciel, Sainte
Marie, précieuse Mère de Dieu que tu as demandé un signe et une preuve
afin que tu puisses croire qu’il faut construire une église là où elle
l’a demandé; je lui ai aussi dit que je t’avais donné ma parole que je
rapporterais un signe et une preuve de son désir comme tu l’as demandé.
Elle se montra condescendante et agréa à ta requête . Tôt ce matin elle
m’a envoyé te voir à nouveau; je lui demandais une fois encore le signe
afin que tu puisses me croire et elle me dit qu’elle me le donnerait et
elle s’y conforma.
Elle m’envoya au haut de la
colline, là où j’avais l’habitude de la voir, pour cueillir une variété
de roses de Castille. Après les avoir cueillies je les lui ai portées,
elle les a prises de sa main et les a placées dans mon vêtement afin que
je te les porte et te les donne en personne.
Même si je savais que le haut de la colline n’était pas un endroit où
pousseraient des fleurs car il y a beaucoup de rochers, de ronces,
d’épines, de nopales et de mezquites, j’avais encore des doutes. Quand
je me suis approché du haut de la colline, je vis que j’étais au paradis
où il y avait une variété d’exquises roses de Castille, couvertes de
brillante rosée et je les ai cueillies immédiatement. Elle m’a dit que
je devais te les porter et je me suis exécuté afin que tu puisses voir
en elles le signe que tu m’a demandé et te conformer à son voeu; aussi
et mon message soient crédibles. Voilà. Reçois les.”
Il déplia son vêtement
blanc où il avait mis les fleurs et quand toutes les différentes
variétés de roses de Castille tombèrent à terre apparut soudain le
dessin de la précieuse Image de la toujours vierge Sainte Marie, Mère de
Dieu, comme on la voit aujourd’hui dans l’église de Tepeyac, nommé
Guadalupe.
Quand l’évêque vit l’image,
lui et tous ceux présents tombèrent à genoux. On l’admira beaucoup. Ils
se levèrent pour la voir, ils tremblèrent et, avec tristesse, ils
démontrèrent qu’ils la contemplaient avec leur coeur et leur esprit.
L’évêque, avec des larmes de tristesse, pria et implora son pardon pour
n’avoir pas accompli son voeu et sa requête. Quand il se releva, il
détacha du cou de Juan Diego le vêtement sur lequel apparaissait l’Image
de la Dame du ciel. Il le prit et le plaça dans sa chapelle. Juan Diego
demeura un jour supplémentaire à l’évêché à la requête de l’évêque.
Le jour suivant l’évêque lui dit:
"Montre nous où la Dame du ciel désire qu’une église soit construite”
Et il invita immédiatement tous ceux présents à s’y rendre.
APPARITION A JUAN
BERNARDINO
Après que Juan Diego eut
montré l’endroit où la dame du ciel voulait que son église soit
construite, il demanda la permission de prendre congé. Il voulait
rentrer chez lui pour voir son oncle Juan Bernardino qui était gravement
malade quand il l’avait quitté pour aller à Tlatilolco appeler un prêtre
afin d’entendre sa confession et lui donner l’absolution.
La Dame du ciel lui avait dit que son oncle était guéri. Mais ils ne le
laissèrent pas partir seul et l’accompagnèrent jusqu’à chez lui.
Comme ils arrivèrent, ils
virent que son oncle était heureux et en bonne santé. Il était très
stupéfait de voir son neveu ainsi accompagné et honoré, et demandait la
raison d’un tel honneur. Son neveu répondit que lorsqu’il partit
chercher le prêtre pour entendre sa confession et lui donner
l’absolution, la Dame du ciel lui apparut à Tepeyac lui disant de ne pas
être triste, que son oncle allait bien, ce qui l’a consolé . Elle l’a
envoyé à Mexico voir l’évêque afin que ce dernier lui construise une
maison à Tepeyac.
L’oncle témoigna de ce que
c’était vrai qu’à cette occasion il fut guéri et qu’il l’avait vue de
la même manière que son neveu, apprenant d’Elle qu’elle l’avait envoyé à
Mexico pour voir l’évêque. La Dame lui dit aussi que, lorsqu’il irait
voir l’évêque, il devrait lui révéler ce qu’il avait vu et lui expliquer
de quelle façon Elle l’avait guéri miraculeusement et qu’Elle voulait
être appelée La toujours vierge Sainte Marie de Guadalupe et que son
image bénie soit aussi ainsi connue.
Juan Bernardino fut conduit
en la présence de l’évêque afin qu’il l’en informe et lui donne un
témoignage; son neveu et lui furent les invités de l’évêque chez lui
jusqu’à ce que l’église consacrée à la Reine de Tepeyac soit construite
là où Juan Diego l’avait vue.
L’évêque transféra l’image sacrée de la belle dame du ciel de sa
chapelle privée à l’église principale afin que tout le peuple puisse
voir l’image bénie et l'admirer .
La cité tout entière était
sous le coup d’une grande émotion. Tous vinrent la voir , admirer
l’image pieuse et prier. Ils s’émerveillèrent de son apparition dans ce
divin miracle car aucune personne humaine de ce monde n’avait peint
cette image précieuse.
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