
Deuxième partie
Les enseignements de l’Incarnation Dieu s’incarne. Dieu vit avec nous, comme nous
Chapitre 2
L’Incarnation
De Noël à l’Ascension
Le jour de Noël nous célébrons la naissance de Jésus sur la
terre. Dans l’Enfant Nouveau-Né de Noël, nous
adorons Dieu qui vient vivre au
milieu des hommes pour leur apporter le salut. Le jour de Noël, Jésus, le Fils
de Dieu, commence sa vie terrestre. Parfois, très curieusement, nous avons
l’impression que Noël et l’Ascension se rejoignent, surtout si nous nous situons
à des échelles différentes: l’échelle de Dieu et l’échelle des hommes. Cela peut
sembler une inutile gymnastique intellectuelle, mais seule cette gymnastique,
cette évolution dans des mondes représentés à des échelles particulières, permet
de comprendre la réalité.
Essayons de nous situer à deux niveaux. D’abord l’échelle de
Jésus que nous “regardons”, que nous “contemplons”, que nous essayons de
comprendre... et puis, l’échelle de la terre. À l’échelle de Jésus, nous la
voyons cette terre, tout en bas dans le cosmos, et si petite, à peine
perceptible. Et sur cette terre, il y a les hommes, des milliards d’hommes que
Dieu aime, et il y a nous... Et Jésus nous aime, tous et individuellement !...
Et voici le miracle: un jour de Noël de l’éternel présent de
Dieu-Trinité, Dieu-Fils quitta le Monde de Dieu, la Très Sainte Trinité et s’en
fut dans le monde des hommes. Pour être vu des hommes, Il prit un corps à
l’échelle des hommes, Il se fit homme, Fils de l’Homme, Il arriva sur terre
comme un petit enfant ordinaire, mais un petit enfant conçu mystérieusement dans
le sein virginal de Marie, un petit enfant plein d’espérance. Noël! Joie sur
terre! Paix aux hommes que Dieu aime! Hosanna! au plus haut des cieux! Le
Tout-Puissant se fait le tout faible, le tout humble, le petit Jésus de Noël, né
à Bethléem...
Jésus, Dieu-Fils et Fils de l’Homme, vécut, à notre échelle
humaine, homme parmi les hommes. Il connut nos contingences humaines, Il connut
nos joies et nos peines, Il connut nos douleurs. Et Il connut la mort, la mort
atroce sur la Croix. La Croix qui nous sauvait.
Jésus, Fils de Dieu et Fils de l’Homme ressuscita après sa
mort: c’est notre foi. Il revint vivre quelques jours avec ses apôtres, à leur
échelle, mais cette échelle ne correspondait plus à ce qu’Il était, à sa taille
de Ressuscité. Il se montrait à ses disciples, mais pour disparaître bientôt,
d’une manière qui n’était plus de la terre. Parfois Il restait plus longtemps et
mangeait avec eux, pour bien prouver qu’Il n’était pas un fantôme...
Mais Jésus-Ressuscité devait rejoindre le Père.
Jésus-Ressuscité devait quitter le monde des hommes pour leur envoyer l’Esprit,
son Esprit, l’Esprit du Père et du Fils. Jésus était venu chez nous à Noël.
Jésus avait accompli la mission que le Père lui avait confiée. Jésus nous avait
donné le Pain de vie, l’Eucharistie, pour rester toujours près de nous, à notre
échelle... Jésus avait été crucifié, conformément aux Écritures. Jésus était
ressuscité. Maintenant Jésus devait partir... C’est le jour de l’Ascension.
Noël ! Ascension ! Mystère de Jésus, mystère de Dieu fait
homme! Mystère de la vie !
Quand nous contemplons la vie...
La vie alors nous émerveille. La création nous émerveille.
Tout ce qui nous entoure nous émerveille. Nous sommes comme un enfant qui
contemple des fleurs dans un vase ou dans un massif: elles vivent... Si nous
pensons à tous les animaux, même aux plus petits ou aux plus éphémères: ils
vivent...
Les hommes, ces êtres merveilleux, extraordinaires, vivent,
eux aussi. Mais toutes ces vies sont limitées. Elles ne durent que l’espace
d’un instant, l’instant que Toi, Seigneur, Tu leur donnes à vivre.
Chaque vie, chaque merveille de vie, chaque perfection de vie
a un temps limité de vie, un temps prévu par Dieu, pour remplir une fonction
bien particulière. Chaque vie est une merveille de complexité et d’équilibre,
une merveille de beauté et d’utilité. Chaque vie est un souffle de Toi,
Seigneur. Mais chaque vie, aussi belle soit-elle, aussi utile soit-elle, aussi
vitale soit-elle, est destinée à disparaître, à mourir; une autre vie viendra
qui prendra sa place, une autre vie tout aussi belle, tout aussi utile, tout
aussi indispensable dans la création. Chaque vie vient de Toi, Seigneur. Chaque
vie est dans ta pensée et dans ton Coeur. Mais chaque vie, un jour, doit partir,
doit finir.
Chaque vie doit partir, doit quitter la terre. Chaque vie
doit mourir quand sa tâche est remplie. Mais chaque vie demeure dans la pensée
et dans le Coeur de Dieu. Jésus, chaque vie humaine, chef-d’oeuvre de ta
Création, doit un jour quitter la terre et son milieu nourricier. Chaque vie
humaine doit mourir sur la terre mais pour revivre en Toi, toujours dans ta
pensée créatrice, toujours dans ton Amour.
Seigneur, je contemple la vie, la vie que Tu créas, la vie
que Tu me donnas un jour, la vie que j’aime tant car elle est ton Amour. Et
j’aime ton Amour.
Seigneur, je contemple la vie, la vie que Tu créas, la vie
que Tu aimas lorsque Tu vins chez nous... Jésus! mon coeur est dans le tien pour
admirer la vie, la vie que Tu créas, la vie que Tu aimas. J’aime la vie, Jésus,
ta vie, car elle est ton Amour, et ton Amour est éternel. Mon âme, Jésus, est en
admiration devant la vie, la vie des corps, la vie des coeurs, la vie des âmes.
Je regarde la vie, Jésus, et si mon âme chante, mon corps se tait car il est
dépassé: dépassé par la vie, ta vie, Jésus, dépassé par l’Amour, ton Amour.
Jésus, je contemple la vie, la vie que Tu me donnas un
jour... la vie que j’aime tant, car elle est ton Amour. C’est la vie de la
terre, mais c’est ta réussite. Quand Tu créas le monde, Tu le trouvas parfait et
Tu l’aimas. Quand Tu créas la vie, Tu la trouvas bonne et belle. Et quand Tu
créas l’Homme, Tu le trouvas très bon! Dès l’origine Tu le voulus immortel, car
en lui Tu trouvais tes délices...
Mais il y eut la faute, et la mort est venue, mais la mort
sur la terre, sur la terre seulement, car Tu ne peux détruire ce que Tu trouves
bon, et même très bon. Et moi, je suis un homme, (ou une femme, mais quand Tu
créas l’Homme, homme et femme Tu le fis), donc, moi qui suis un homme et qui
devrai mourir, je contemple la vie, ta vie, la vie que j’aime tant...
Oui, nous aimons la vie, oui j’aime la vie, Seigneur, car
elle est ton Amour, et l’Amour ne peut mourir. Alors je cherche la vie dans
l’Amour immortel, et mon coeur est ravi, car la vie éternelle en Toi, Jésus, la
vie au Ciel avec Toi, dans ton Amour, quelle joie ce doit être quand on aime
déjà tellement la vie sur terre, vie mortelle, mais vie qui vient de Toi.
Je cherche la vie dans l’Amour éternel, car je suis dans la
Vie, la Vie éternelle de Dieu. Je cherche la Vie et l’Amour dans l’Amour éternel
qui est Dieu. Si je chante la Vie, c’est l’Amour que je chante. Quand je chante
l’Amour, c’est Dieu que je bénis, c’est Vous, Dieu, que je loue et que je
glorifie. Car Vous êtes Amour, Dieu, mon Dieu, mon Amour. Et ma vie avec Vous, ô
Dieu, c’est une vie d’amour, car ma vie est amour avec Vous et en Vous. L’amour
qui est en moi, c’est Vous qui l’avez mis. L’amour qui est en moi, étincelle de
l’Amour, c’est encore Vous, Seigneur.
Sur la terre je vis pour Vous, mon Dieu, j’aime pour Vous, et
en aimant c’est Vous que j’aime, car Vous êtes Amour et tout amour vient de
Vous. L’Amour que Vous êtes, mon Dieu, m’a donné la vie. En me donnant l’amour,
Vous me donnez la vie, une vie immortelle car l’Amour ne peut mourir. L’amour
est dans la pensée de Dieu qui est Amour. Ô Seigneur! Nous nous perdons
complètement... Je me perds dans la vie qui est mienne sur terre, dans la vie
qui sera mienne plus tard, quand Vous, Seigneur, aurez jugé que mon temps est
fini et que je dois partir. Que je dois quitter cette terre pour Vous trouver au
Ciel.
Ô Jésus ! Quel Amour est le vôtre! Nous osons à peine
imaginer notre rencontre avec Dieu. Nous osons à peine imaginer ce jour béni où
Vous nous appellerez en nous disant : “Tu viens!...” Et chacun de nous
répondra: “Oh! oui, Jésus, je viens,... depuis si longtemps je Vous attendais.”
Non la mort ne devrait pas être triste... car c’est Dieu que
nous retrouverons avec tous ceux que nous avons aimés. Seigneur! Tu as écrit
pour nous ces mots d’amour, ces mots de vie, ta Vie, la vie que Tu nous donnes,
la vie que nous aimons car elle est Toi que nous aimons. Alors notre chant
d’Amour ne s’arrêtera plus, alors nous chanterons éternellement les louanges de
Dieu, la Partition de l’Amour.
Seigneur, pourquoi je T’aime...
Seigneur pourquoi est-ce que nous T’aimons? Cet amour que
nous avons pour Toi est bien extraordinaire: un petit enfant peut aimer Dieu,
comme çà, sans se poser de question, parce que Jésus est là, c’est tout. Mais
nous, avec toutes nos questions et nos incertitudes, nos doutes et nos peurs?
Mystère de l’Amour qu’est Dieu, qui pourtant est QUELQU’UN...
Poursuivons notre notre méditation... Voici les réponses que
chacun d’entre nous peut donner à Jésus, Fils de Dieu.
Pourquoi est-ce que j’aime Jésus? J’aime Jésus parce que
c’est Lui, parce que c’est moi, parce qu’Il m’aime et parce qu’Il nous a demandé
un jour: “Je t’aime! Veux-tu m’aimer?”
Pourquoi j’aime Jésus?... Je L’aime parce que c’est Lui.
L’amour que j’ai pour Lui ne vient pas de moi, mais de Lui. Il l’a voulu ainsi;
nous n’y sommes pour rien. En réfléchissant bien, nous pouvons trouver de bonnes
raisons, mais l’amour ne naît pas comme ça, de nos bonnes raisons. L’amour est
un mystère, le plus étrange des mystères, car l’amour vient de Dieu. C’est Dieu
qui nous aime d’abord, et qui nous dit : “Aime-Moi!” Et nous, nous n’y
sommes pour rien.
Pourquoi est-ce que je T’aime, Jésus? Nous avons tant de
raisons de T’aimer, d’excellentes raisons: Tu es notre créateur et Tu es notre
Sauveur. Tu nous donnes la vie et nous combles de biens. Tu as fait tous les
univers pour nous, pour notre joie, et pour notre bonheur. J’aime ta vie, Jésus,
j’aime tes dons, j’aime la joie et j’aime être heureux. J’aime tout ce que Tu as
fait, et j’aime ta beauté. J’aime aussi ta bonté et ta miséricorde... Est-ce
aussi pour cela que nous T’aimons, Jésus?
Pourquoi est-ce que nous T’aimons, Jésus? Parfois nous ne
savons pas répondre, mais d’autres fois notre cœur peut balbutier des mots
nouveaux pour nous. Je T’aime Jésus, parce que Tu m’as aimé le premier. Je
T’aime, Jésus, parce que Tu as mis en mon coeur une étincelle de ton Amour. Et
quand je T’aime, Jésus, c’est cette étincelle d’Amour qui, d’abord, se retourne
vers Toi. C’est ton Amour que je Te rends.
L’ennui c’est que je ne Te le rends pas intact cet Amour que
Tu m’as donné: il est bien souvent estropié, défiguré. L’étincelle d’Amour que
Tu as mise dans mon coeur est parfois un peu tiède. Ou bien, quand les vents
soufflent un peu fort, l’étincelle d’Amour risque bien de s’éteindre. Mais elle
renaît toujours l’étincelle d’Amour, car Tu veilles sur elle, pour qu’elle ne
s’éteigne pas. Pour qu’elle conserve toujours un peu de son éclat.
Parfois Tu l’avives davantage, l’étincelle d’Amour qui brûle
dans nos coeurs, et il semble que nous T’aimons davantage. Mais c’est toujours
Toi Jésus qui agis le premier. C’est toujours Toi qui infuses l’Amour. Alors,
Jésus, nous T’aimons parce que Tu nous aimes. Je T’aime parce que c’est Toi qui
mets l’Amour en moi. Et quand je T’aime Jésus, je Te rends simplement tes dons.
Je T’offre simplement l’Amour qui est le tien, l’Amour qui est Toi.
Et nous chantons, Jésus. Nous chantons ton Amour, nous
chantons le bonheur et nous chantons la joie. Ton Amour nous comble de ta joie,
et c’est cette joie que nous voudrions donner, partager à tous nos frères, leur
dire que Tu es bon, que Tu les aimes tous. Nous voudrions, Jésus chanter ton
Amour en unisson avec tous ceux que Tu aimes et qui sont si nombreux. Tu vois,
nous avons fort à faire, car ils sont si nombreux les frères que Tu aimes, leur
nombre est infini... Il nous faudrait dix millénaires pour leur apprendre la
partition de ton Amour, et nous ne serions pas encore arrivés à épuiser l’hymne
de ton Amour.
Car ton Amour, Jésus est infini puisqu’Il est Dieu: Dieu
Père, Fils et Esprit, Dieu Trinité infinie, éternelle, Trinité-Amour, Amour
parfait, Amour vivant, éternellement vivant car Amour-ÊTRE... DIEU, TU ES,
éternellement, et TU ES AMOUR, éternellement. Et Tu es Vie, et Tu es partage. Tu
es trop grand pour nous, Dieu, Trinité que nous adorons en silence.
Jésus, avons chanté l’Amour. Nous avons chanté la Vie. Nous
avons chanté l’Amour, et nous avons trouvé la Trinité, la Trinité-Amour. Nous
avons chanté l’Amour que Tu nous donnes dans une étincelle d’Amour, et nous
avons trouvé des frères, tous tes frères, Jésus, pour partager l’Amour. Mais ils
sont si nombreux, Jésus, les frères que Tu nous donnes...
Nous avons chanté la joie et le bonheur, le bonheur de
T’aimer, Jésus, mais Tu nous dis: “Vois mes frères qui me cherchent.
Aime-les!” Et nous, Jésus, nous ne savons pas bien faire cela, car nous
sommes trop petits, trop limités, trop sots, et bien trop égoïstes. Alors, nous
nous tournons vers Toi, un peu désespérés et le coeur lourd. Nous nous tournons
vers Toi, sans parler, car notre peine est trop grande, elle n’est pas à notre
taille...
Nous nous tournons vers Toi, Jésus. Nous voulions chanter
l’Amour, Te dire notre bonheur de Te connaître et de T’aimer. Tu nous as fait
rencontrer des frères à aimer... des frères pas très heureux, des frères qui Te
cherchent, souvent sans le savoir...
Jésus, nous avons chanté l’Amour, ton Amour. Notre chant
d’amour, sur terre s’est changé en prière, en prière pour nos frères. Mon
chant d’amour pour Toi, et pour tes frères, Jésus, s’est changé en prière... en
prière près de Toi, en prière avec Toi, pour nos frères, tous nos frères...
  


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