Première partie
Dieu est QUELQU’UN

Dieu a créé l’univers, Dieu a créé les esprits célestes. Dieu a créé les êtres vivants : végétaux et animaux, et tout cela était bon. Puis Dieu créa l’Homme: homme et femme Il le fit, et c’était très bon...

Beaucoup de penseurs ont cherché à définir qui était cette puissance pensante et créatrice. Dieu était-Il une puissance aveugle qui créait sans trop savoir ce qu’il y avait dans sa création? Ou bien Dieu n’était-il qu’une force cynique qui, après avoir créé, se désintéressait complètement de ce qui pouvait se passer dans cette œuvre gigantesque. Dieu se comporterait alors comme un démiurge insensé, comme une force insensible et indifférente: il s’était bien amusé, maintenant les choses pouvaient suivre leur cours, peu lui importait comment... Évoquer un tel scénario fait tout simplement frémir.

Heureusement, les perfections de la nature sont telles qu’il est impossible d’imaginer un semblable scénario. Et puis, depuis que les hommes existent, ils sont toujours entrés en relation avec ce qu’ils appellent des esprits, forces bonnes ou maléfiques, qu’il faut bénir ou apaiser, mais de toutes façons se les rendre favorables. Les hommes primitifs comprenaient, sans bien l’exprimer, que ces forces obscures les connaissaient personnellement, et qu’elles les protégeaient ou leur nuisaient en fonction de ce que les humains leur offraient, leur apportaient; parfois même ces forces se laissaient apprivoiser.

Mais qui était le chef de ces forces invisibles, inconnaissables? Y avait-il un Dieu au-dessus de ces dieux? Ce Dieu entendait-il les appels des hommes, les comprenait-ils? Ce Dieu aimait-il les hommes qu’il avait chassés du Paradis et exilés sur la terre? En un mot, ce Dieu inconnu était-il Quelqu’un, était-il une personne avec qui l’on pouvait dialoguer, que l’on pouvait prier, et par quels moyens?

Parfois Dieu, pris de pitié pour les créatures pécheresses qui l’avaient délaissé, alléchées qu’elles étaient par l’idée de devenir des dieux, parfois Dieu levait un coin du voile et laissait entrevoir que s’il était d’abord juste, il aimait aussi ses enfants désobéissants: car si les hommes avaient un cœur, c’est que Lui, le Créateur, avait aussi un Cœur, et un Cœur miséricordieux, infiniment aimant, et prêt à pardonner. Dieu était vraiment QUELQU’UN, et les hommes, ses créatures faites à son image, Il les aimait toujours...

Comme un Père aimant, comme une Mère dévouée, Dieu aimait les hommes. Dieu désirait ramener à Lui tous les hommes, mais tels qu’ils étaient devenus, ce n’était guère possible: Dieu devait d’abord les apprivoiser.

Alors Dieu se prépara un peuple qui pourrait, plus tard, recevoir son Fils. Dieu parla à son peuple, et, lentement, Il l’éduqua. Lentement, Dieu montrait aux hommes qu’il était QUELQU’UN, QUELQU’UN avec qui les hommes pourraient dialoguer, et qu’ils pourraient aimer.

Ainsi, au fil du temps, les hommes découvrirent que Dieu était vraiment QUELQU’UN. Et, quand ils eurent découvert et compris l’amour de Dieu pour eux, les hommes, voulant faire profiter leurs descendants de cette merveilleuse découverte, écrivirent leurs relations étonnantes avec leur créateur: toute l’Écriture n’est que la merveilleuse révélation du dialogue entre Dieu et les hommes.

Tout au long des pages de cette première partie, toutes extraites de l’Écriture, nous découvrirons que Dieu Créateur parle et agit sans cesse, poursuivant sa création. Dieu est lumière, Il est Vérité et Il donne la vie. Et surtout, Dieu est justice et Il est fidèle. Mais Dieu veut qu’humblement nous reconnaissions que nous sommes pécheurs et que nous revenions à Lui par des prières confiantes. Alors Dieu nous entendra. Il se penchera vers nous, Il nous pardonnera et nous éduquera. Mais Dieu exigera que nous Lui fassions confiance et que nous nous soumettions enfin à sa Loi: sa volonté qui est amour. Alors, mais alors seulement, nous pourrons adorer et louer Dieu comme Il le mérite. Alors nous comprendrons l’amour de Dieu et nous pourrons L’aimer. Nous pourrons aimer Dieu comme on aime Quelqu’un, car Dieu est vraiment QUELQU’UN.

Dieu Créateur est QUELQU’UN et Il est unique

Au commencement, Dieu parla, et le monde fut. Et Dieu dit: “Qu'il n'y ait au milieu de toi point de dieu étranger! Tu ne te prosterneras pas devant des dieux étrangers!“ (Ps 81.10) Car Dieu est unique. Et Dieu est un Dieu jaloux qui ne peut tolérer d’autres dieux que Lui, pour la simple raison qu’il n’y a pas d’autre dieu, et que les dieux que les hommes pourraient se fabriquer ne sont rien d’autre que des choses inertes. Dieu est un Dieu jaloux car Il est Vérité, et Il ne peut induire en erreur ses créatures qu’Il aime le plus: les hommes.

Hélas ! trompés par l’Ennemi, les hommes se détournèrent de Dieu et se fabriquèrent des dieux, espérant devenir eux-mêmes des dieux... Dieu se fâcha et chassa l’homme du paradis... Mais le Cœur de Dieu fut si triste qu’Il annonça la Femme, -la Femme et son lignage-, qui écraserait la tête du démon...

Pour réparer la faute des hommes, et préparer la venue de la Femme et de sa descendance, une longue éducation était nécessaire. Dieu se choisit donc un peuple. Il lui donna les clés et les conditions de son bonheur: tout d’abord, la plus essentielle, écouter la voix de Dieu: “Écoute, mon peuple! et je t'avertirai. Israël, puisses-tu m'écouter! “(Ps 81.9)

Le psaume 81 est comme le résumé des appels mystérieux de l’Amour déçu qui appelle sans cesse le peuple infidèle. Dieu connaît les désobéissances de son peuple, Il entend aussi ses appels après que  ses transgressions l’aient conduit au malheur. Alors Dieu implore son peuple: puisse-t-il entendre ses paroles!... Hélas! les hommes n’écoutent pas la voix de Dieu et continuent à blesser son Cœur. Mais, Dieu, Père plein d’amour et de miséricorde va plus loin encore. À son peuple malheureux, Il découvre sa peine impatiente: “Mais mon peuple n'a point écouté ma voix, Israël ne m'a point obéi.  Alors je les ai livrés aux penchants de leur coeur, et ils ont suivi leurs propres conseils.”(Ps 81, 12 et 13)  

En même temps Dieu indique les remèdes qui guériraient toutes leurs plaies: “Oh! si mon peuple m'écoutait, si Israël marchait dans mes voies! En un instant je confondrais leurs ennemis, je tournerais ma main contre leurs adversaires.” (Ps 81, 14 et 15) “Je le nourrirais du meilleur froment, et je le rassasierais du miel du rocher.” (Ps 81, 17)  

L’Écriture sainte tout entière est la révélation de QUELQU’UN qui voit, qui entend, et qui est triste quand ceux qu’Il aime sont malheureux à cause de leurs infidélités. Et Dieu, QUELQU’UN, dont les pensées ne sont pas celles des hommes, Dieu “pleure”, Dieu a pitié, Dieu appelle les hommes pour qu’ils reviennent à Lui et accueillent sa miséricorde. Un étonnant dialogue s’installe entre Dieu et les hommes. C’est ce dialogue, rappelé tout au long de l’Écriture sainte, et plus spécialement dans les psaumes, que nous allons essayer de présenter tout au long de cette réflexion menée à partir de la Bible.

Nous constaterons que Dieu est vraiment QUELQU’UN qui est fidèle à sa parole, qui ne se lasse pas de nous appeler. Et nous rapporterons aussi les réponses du peuple et des âmes séduites par un tel amour. Alors nous comprendrons, stupéfaits, l’immensité de la Miséricorde de Dieu [1].


[1] Nota : Tous les textes en italique sont des citations de la Bible.