

Agnès de Langeac
(17 novembre
1602-19 octobre 1634)
(suite)
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Agnès de Langeac et l’Eucharistie
Au temps d’Agnès, on communiait peu. Pourtant l’Eucharistie c’est la nourriture
que Jésus nous donne pour
nos âmes, et Jésus vint, une nuit, le rappeler à
Agnès. Elle terminait son oraison de minuit quand un prêtre très âgé, célébrant
la sainte messe, se retourna vers elle, lui présentant l’hostie. Agnès hésitante
se prosterna d’abord, puis se leva et attendit. Le prêtre demeurait là, lui
offrant toujours le Saint-Sacrement. Alors elle se résolut à communier, et le
prêtre disparut.
Agnès était tout amour pour Dieu et pour son prochain. Elle était surtout
amour et cœur eucharistique identifié au Cœur du Christ, pour le Cœur qui
avait tant aimé les hommes. Agnès, dit M. de Lantages, “avait fait son tout
de la divine Eucharistie; elle puisait en elle la vie de son âme avec ses
accroissements merveilleux: la vie de son corps et sa conservation, si bien
qu’avec saint Paul elle pouvait dire: ‘Jésus est ma vie et c’est Lui qui est en
moi’.” Que de fois la vie d’Agnès confirma cette parole, elle qui, à
plusieurs reprises resta plus de six mois ne s’alimentant que de l’Eucharistie.
Jésus aussi aimait Agnès, et parfois, lorsque, pour la mortifier, un prêtre lui
refusait l’Eucharistie, l’hostie s’arrachait des mains du prêtre pour venir à
elle. Agnès écrivit au Père Boyre, son directeur spirituel :
“Je ne saurais vous exprimer combien les jours me sont longs en attendant que
ce dimanche vienne; je crois que ce désir m’indispose; car quelquefois je suis
tout en feu tant je sens un grand brasier en mon cœur. Je ne pense pas pouvoir
vivre en la façon.“... Quand l’heure était venue d’aller à la Sainte Messe un
jour de communion, elle disait pleine d’allégresse: ‘Allons à l’Amour!’... Elle
eut voulu communiquer ses sentiments à ses sœurs...”
Un jour que Mgr de Saint-Flour célébrait la Messe, un dominicain: le Père de
Hezecques voulut observer incognito. Voici ce qu’il rapporta : “Sa face était
tout en feu... et quand il fallut qu’elle vînt à la petite grille pour
communier, elle reçut Notre Seigneur avec son visage rouge comme du feu; et
puis, soudain, comme si quelque coup mortel lui eût été donné, sa face devint
blanche comme neige... Puis, s’en étant retournée à sa place et s’y étant mise à
genoux, elle tomba doucement à terre, saisie d’un grand ravissement...”
Les communions quasi miraculeuses étaient si fréquentes et si extraordinaires,
qu’elles finirent par intriguer le Père BOYRE qui lui demanda comment ces
prodiges se réalisaient. Des nombreuses réponses d’Agnès nous retenons
simplement celle-ci: Jésus se livrait à elle parfois dans une hostie que lui
apportait un ange, ou un prêtre vêtu de somptueux ornements liturgiques. Le Père
Boyre lui conseilla, sans pour autant condamner ce qui lui arrivait, de
communier aussi souvent qu’elle le souhaiterait, même tous les jours, ce qui
était exceptionnel à cette époque. Agnès répondit :
– Je ne veux qu’obéir, et ne suis point portée à ces formes extraordinaires,
ni ne m’y plais. J’ai toujours désiré qu’il plût à Notre Seigneur de me conduire
par le chemin ordinaire, et j’ai crainte de quelques tromperies de l’ennemi.”
Dès lors, les communions miraculeuses cessèrent.
Le commerce avec les anges était familier à Agnès: elle voyait l’invisible...
Pourtant elle estimait supérieur l’ordre visible que Jésus avait institué au
cours de sa Passion, et le pouvoir qu’Il avait transmis à ses apôtres. Car les
anges ne consacrent pas. Seul le prêtre peut consacrer. Mr Olier dira: “Agnès
est une hostie de plus en plus unie avec l’Hostie élevée dans les mains du
prêtre, chacune de ses messes lui redonne le sens de sa vie et lui communique et
la Passion et la Résurrection du Christ, son Tout.”
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Ce qu’Agnès de Langeac nous enseigne[1]
Il faut remarquer ici qu’Agnès de Langeac fut comme un précurseur pour celle qui
vivra la petite voie
d’enfance, Thérèse de Lisieux. Toute la vie d’Agnès
de Langeac est un témoignage vivant de l’esprit d’enfance que Jésus demande à
ses saints. Douce, docile, Agnès accueille l’extraordinaire comme la chose la
plus simple et la plus évidente du monde. Elle pense, d’ailleurs, que tout le
monde connaît les mêmes faveurs qu’elle.
L’Enfant Jésus apparaîtra de nombreuses fois à Agnès, notamment dans
l’Eucharistie. La nuit de Noël 1622, Agnès — elle avait vingt ans — vit l’Enfant
Jésus dans l’hostie que le prêtre élevait après la consécration. Cela se
renouvellera souvent. L’Eucharistie, en effet, c’est la chair du Seigneur, c’est
le Seigneur lui-même qui est présent, vivant, c’est le Seigneur qui se fait
notre nourriture. Il ne faut pas hésiter à le redire à temps et à contretemps,
surtout pendant les périodes où la foi se refroidit.
Agnès eut également, durant les fêtes de l’Épiphanie, la vision des mages
adorant le Roi des rois, et lui présentant leurs présents.
La dévotion à l’Enfant Jésus, Agnès la transmettra à Mr Olier qui comprendra
parfaitement cet état du Christ enfant: “kénose, anéantissement de Dieu,
rétrécissement de l’infiniment grand dans la toute petitesse, afin de se laisser
saisir.”
[2]
Jean-Jacques Olier assimila parfaitement ces enseignements, comme le prouvent
les phrases suivantes qu’il adressa à un de ses correspondants, et qui sont le
reflet de ce que lui avait transmis Agnès: “L’enfance chrétienne portera en
vous un oubli total des lois du monde et de sa sagesse... C’est être enfant que
de n’avoir point de prudence et de sagesse humaine, et d’aller où porte
l’obéissance et le mouvement de l’Esprit Saint. L’enfant va sans retour partout
où on le mène; et les enfants de Dieu vont partout où l’Esprit de Dieu les
conduit... Voilà quelle est la conduite des enfants de Dieu possédés par son
divin Esprit, qui, tout enfants qu’ils sont, ont une sagesse mille fois plus
solide, plus sévère et plus réglée que tout le monde ensemble, puisqu’ils ont la
sagesse de la foi, -qui est la sagesse de Dieu même- pour règle et pour
lumière... sagesse qui les conduira en tout... à faire ce que Dieu veut.
Agnès, par l’esprit d’enfance, est une pauvre. Agnès est riche aussi, car la
connaissance profonde qu’elle a de Jésus dans le mystère intime de son enfance
sera, rapidement, étroitement liée à la blessure du Cœur, donc à la mort du
Christ sur la Croix.
Agnès nous apprend que tant qu’on n’aime pas le Christ à en mourir au monde, on
ne peut pas aimer le monde comme Il l’a aimé.
Agnès a six ans. Elle se cache pour méditer sur Jésus portant sa Croix, et voici
que Jésus lui apparaît, sortant d’une grande salle en feu, la croix sur
l’épaule. Et Jésus l’appelle à sa suite. Une extase l’envahit et voici que les
plaies du Sauveur sont devenues lumineuses et brillantes. Dès lors, Agnès
souffrira pour Dieu.
Pendant les premiers siècles de l’Église, la croix était génératrice de peur et
de scandale. Chez Agnès, amour et croix sont synonymes et inséparables. Mais
comment pourrait-on supporter les rigueurs de la croix si elles n’étaient
adoucies par les douceurs de l’oraison? Et comment s’adonner à l’oraison si les
mouvements de la concupiscence n’étaient pas tués ou dominés par la
mortification et la croix? La réponse peut être donnée par une réflexion de
Saint François de Sales: “Le mont Calvaire est la vraie académie de la
dilection;”
[3]
Agnès a été choisie par Dieu pour qu’elle devienne, un être d’exception. Dieu
l’a comblée de ses grâces, mais, comme tous les saints, Agnès devait boire au
Calice des souffrances de Jésus. Agnès a été formée très jeune à l’école des
Jésuites et des Pères du désert. Agnès a compris, dès sa plus jeune enfance, la
valeur de la Croix et de l’ascèse.
Il n’est pas question, ici, de rapporter certaines pratiques d’ascèse que nous
ne savons plus comprendre, mais de savoir qu’elles ont existé, et que la petite
Agnès sut s’infliger de pieuses rigueurs qui maintenant nous révoltent. Mais
Agnès était amoureuse, et “pour un amoureux, il n’est pas de plus grande
souffrance que de devoir contenir son amour. Le simple fait de pouvoir le
manifester, le prouver, est pour lui source de joie. C’est là que se trouve la
clef de la paradoxale union de la souffrance et de la joie: souffrance et joie
l’une dans l’autre.”
Éphraïm [4] rappelle
que Catherine de Sienne estimait qu’il existe un lien étroit entre amour et
souffrance. La psychologie de l’amour que possèdent tous les hommes rend les
amoureux capables de comprendre, par sympathie, le sens de la Rédemption. “Le
pont qui mène de la souffrance à la joie est celui de l’amour, il n’en est point
d’autre.”
Ainsi, Agnès s’identifie au Christ, devient un autre christ. Il n’y a rien de
morbide dans les souffrances d’Agnès, mais seulement l’impression du sceau de
l’Amour en elle. La première vision du Christ sur son chemin de Croix, Agnès la
reçut très jeune; d’autres suivirent. Ces visions de la Passion du Christ, Agnès
les vivra tout au long de sa vie, témoignant de son exceptionnelle maturité, et
l’évocation de la vie d’Agnès devrait provoquer en nous une réflexion
approfondie sur le sens et la nécessité de la mortification, mot devenu tabou de
nos jours...
Agnès était dévorée du désir de la Croix. Peu de temps avant sa mort, elle
écrivait à Mr Olier.
“J’avais demandé à notre bon Dieu la croix nue sans consolation; et, comme il
est très bon et libéral, il m’a semblé qu’il m’en départait un petit échantillon
et fort léger, voyant mon peu d’amour et de constance... Il faut bien plus
d’amour de Dieu avant que d’être favorisé de la Croix. Ah! grâce, ah! faveur
inestimable! que je suis éloignée de t’acquérir! Doux Sauveur de nos âmes,
rendez-nous-en dignes, s’il vous plaît. Sortez-nous hors de nous-mêmes pour être
tout à vous. Amour, ô notre seule espérance, tout notre refuge, tout notre
désir, rendez-nous dignes de cette croix! Favorisez-nous de mourir sur elle!”
Après sa mort, Agnès apparut en songe à Mère Colanges, supérieure du monastère
de Langeac, accablée par les douleurs de sa dernière maladie: “Vous demandez
des soulagements! Eh! ne savez-vous pas que tous les saints et saintes ne sont
allés à Dieu que par les souffrances?”
Plus tard, Mr Olier qualifiera ses pénibles infirmités de “faveurs de la Mère
Agnès”.[5]
Mais attention! n’entrons pas dans le morbide: “Ce qui nous fait peur,
dit Agnès, ce n’est pas la croix car la croix est joie, c’est la distance qui
nous sépare d’elle qui nous paralyse... Quand nous avons fait l’expérience de
cette étreinte, nous savons que dans le baiser au lépreux nous goûtons au parfum
suave du baiser des propres lèvres de notre Bien-Aimé.”
Nous ne devons jamais oublier que la souffrance qui n’est pas saisie dans un
élan et une adhésion totale au Christ est source d’amertume, celle au contraire
qui se perd dans le Christ ne donne que joie et suavité.
Il n’est pas inutile de rapporter ici deux anecdotes. Agnès, injurieusement
calomniée par tout son entourage, vint pleurer auprès de son confesseur qui la
chassa à coups de pieds. Agnès se réfugia auprès d’un crucifix qui lui dit:
“C’est moi, ma chère fille, qui le permets ainsi, afin que tu délaisses toutes
les créatures, et que tu te donnes toute à Moi; et quoique les langues ne
manquent pas au monde pour te calomnier, ni les maux pour t’opprimer, aie bon
courage, je te serai fidèle. Fais que tu le sois et ne crains rien.”
Quand Agnès apparut la première fois à Monsieur Olier, ce dernier la vit avec un
crucifix dans une main et un chapelet dans l’autre. Des témoins ont rapporté que
la Mère Agnès avait laissé son crucifix sur la table de Mr Olier pour lui
prouver qu’il n’était pas victime d’une illusion. Mr Olier conserva
précieusement ce crucifix.
Très jeune Agnès fut initiée à l’oraison; elle eut la chance de pouvoir lire les
œuvres de la Puente, espagnol traducteur de Balthasar Alvarez, le confesseur de
sainte Thérèse d’Avila. Comme Thérèse, Agnès se préparait dès la veille au soir,
mais elle oubliait tout. Dès qu’elle s’était mise en présence de Dieu ”elle
était tellement occupée de Lui qu’elle ne pouvait plus user d’aucun discours ou
faire autre chose que de compatir à son céleste Époux et souffrir les blessures
de son amour.”
À propos de l’oraison d’Agnès de Langeac, Éphraïm est amené à faire quelques
remarques qui peuvent nous être utiles:
– On ne pense pas à Dieu, on le sent, car notre mémoire et notre intelligence
deviennent captives en Dieu et travaillent sans cesse à nous Le rendre présent,
affectivement et effectivement.
– L’adoration contemplative est comme un baiser à Dieu, c’est un seul et intense
regard sur Celui que l’on aime.
– La louange, participation à la jubilation de l’Esprit en nous, nous éclaire
d’abord sur les perfections divines, puis nous transporte, comme des enfants
fêtant leur Père, dans l’allégresse et les alléluias.
– L’intercession, qui nous remplit de compassion pour les êtres et pour les
choses, emplit nos cœurs de larmes, rendant ainsi efficace notre prière de
demande. Et Ephraïm conclut: “Agnès ne se relevait pas de sa prière
d’intercession sans la certitude d’avoir été entendue de Dieu et exaucée.”
Tout est extraordinaire dans la vie d’Agnès qui sera une crucifiée dans tous les
sens du terme. Pourtant elle savait mettre en pratique, pour notre exemple, la
phrase de Jésus: “Sans Moi, vous ne pouvez rien faire.” Car tout est
grâce. Agnès, toute petite fille, ne faisait rien de spécial pour avoir des
extases. Seul l’Esprit de Dieu agissait, selon son bon plaisir, pour manifester
la sagesse de Dieu qui trouve “ses délices parmi les enfants des hommes.”
L’extraordinaire de la vie d’Agnès semblait être caché aux yeux de hommes, même
de ses sœurs en religion. Jésus le voulait ainsi, et, à certaines occasions,
Agnès sut, par obéissance à son confesseur, renoncer aux plus hautes grâces
spirituelles.
7
En guise de conclusion
Quelques réflexions d’Éphraïm
à propos d’Agnès de Langeac
“J’ai cette absolue certitude du don de l’Esprit pour ceux qui le demandent,
j’ai la grande conviction que la mission d’Agnès n’est pas finie et qu’elle
continue à guider par le chemin angoissé, mais ô combien lumineux qui conduit à
la vie...”
“C’est dans l’Esprit qu’Agnès est mère et enfante et continue d’enfanter...
La grâce d’Agnès c’est d’éclairer soudainement le chemin... pour nous faire
parvenir à la perfection de l’enfance spirituelle et du total abandon. Tous ceux
à qui j’ai fait connaître Agnès ont reçu cette lumière qui met en évidence les
pas à accomplir. En même temps qu’elle enseigne, elle donne les moyens pour
avancer sûrement et rapidement dans la voie de la perfection en envoyant des
croix... Les croix qu’Agnès envoie sont sources d’un amour de plus en plus
grand, d’une lumineuse vision, de la découverte du goût de la sagesse et du
parfum des vertus que l’Esprit nous infuse. Avec la croix, elle envoie l’amour
de la croix...
Qui ne désirerait ce qu’Agnès a à nous communiquer? En commençant par l’amour
des prêtres et du sacerdoce, par l’amour des pauvres et cette ineffable
proximité avec le Ciel, cette incroyable intimité avec le Christ et sa Mère.”
Éphraïm pense aussi “qu’Agnès se manifeste à nous aujourd’hui, non pas pour
nous apprendre à pratiquer une ascèse dont nous serions incapables, mais pour
nous entraîner dans l’amour de la Croix dont seuls les pauvres et les petits
sont capables, dans l’amour de l’Amour, dans l’amour vécu de son corps mystique
qui est descendu jusqu’en enfer. Spiritualité du Samedi Saint?
Éphraïm, fondateur des Béatitudes croit à “une sorte de
démocratisation de la sainteté”. Il croit que le Christ pauvre se révèle
aux pauvres, manifestant sa miséricorde et accomplissant par eux l’œuvre de sa
rédemption, la vie mystique culminant les épousailles où l’homme enflammé par
l’amour de son Époux assume totalement son rôle de corédempteur par la
souffrance. Ce qui appelle un regard de miséricorde de la part de l’Église,
peut-être sans précédent, sur les hôpitaux psychiâtriques, sur les handicapés
les plus lourds, sur ce que le monde méprise, c’est là en effet que nous verrons
le Christ, déployant les trésors de sa sagesse.
Extrait d’un enseignement donné au Groupe de Prière St. Damien sur la
Bienheureuse Agnès de Langeac [6]
“Pébraque, pas loin de Langeac. Lui (Jean-Jacques OLIER) était parisien. Il
récoltait tout l’argent qui allait au monastère mais il n’y allait jamais.
Cependant comme Jean-Jacques Olier était un homme qui avait le cœur bon, il
se dit un jour: “Je vais quand même y aller.” Il a entendu parler d’une
religieuse à Langeac, alors il est allé la voir. En la voyant, il s’est dit:
“C’est fort, je l’ai déjà vue à Paris !?” En effet il l’y avait vue. Elle n’y a
jamais été mais c’est une grâce de dislocation (sic)
[7]. Il faisait
une retraite à Paris avec Saint Vincent de Paul, et à un moment donné, il voit
quelqu’un dans sa cellule et pense que c’est la sainte Vierge, mais ce n’est pas
elle, c’est une religieuse, c’est Agnès, mais il le saura seulement plus tard.
Agnès venait de recevoir sa mission de se donner pour la conversion de
Jean-Jacques Olier et elle arrivait ainsi de façon mystérieuse à Paris. Elle ne
lui a rien dit, elle lui a donné simplement la croix et le chapelet.
Jean-Jacques arrive au parloir de Langeac et est tout surpris de voir Agnès.
Agnès va l’appeler l’enfant de ses larmes car vraiment toute sa vie va être
donnée pour lui et durant les six mois pendant lesquels il va rester dans la
région, ils vont se voir très souvent un peu comme Jean de la Croix et Thérèse
d’Avila ou St François de Salle avec Jeanne de Chantal.
Jean-Jacques va vraiment vivre une conversion par tous les enseignements que
va lui donner Agnès. Après six mois, il va devoir repartir à Paris et là, il va
fonder des séminaires: ce à quoi Agnès l’avait vraiment formé. On voit qu’il y
avait vraiment à l’époque un besoin de formation pour les prêtres. Vincent de
Paul a aussi organisé des retraites pour les prêtres, après sa conversion, pour
approfondir leur union à Jésus, leur désir de vivre leur sacerdoce comme service
du Christ et de l’Église.
Jean-Jacques Olier les formait (ses prêtres) au niveau de la vie de prière et
au niveau théologique pour qu’ils puissent être à même de mieux nourrir les
fidèles. François de Sales qui vivait à la même époque a aussi enseigné que la
sainteté, c’est quelque chose pour tout le monde, pour les laïcs, pour ceux qui
sont mariés,... Il s’est vraiment attelé à cette tâche. Le jour où Jean-Jacques
retourne à Paris, Agnès tombe malade et elle meurt quelques jours après. C’était
vraiment sa dernière mission qui a été accomplie et elle a pu regagner le ciel
qu’elle avait tant désiré.”
Enseignement du Groupe de
Prière St. Damien: Bse Agnès de Langeac. (Diffusion expressément encouragée)
[6] Groupe
de Prière St. Damien, Fraternité de Tibériade, 5580 Lavaux-Sainte-Anne,
Belgique
[7] Nous
dirions “bilocation”.



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