Catéchisme chrétien
pour la vie intérieure

Le Catéchisme chrétien pour la vie intérieure, de J. J. Olier, a été publié pour la première fois en 1656. Sous la forme de questions et de réponses, l’auteur expose sa doctrine spirituelle d’inspiration paulinienne. On peut être surpris par certaines expressions qui semblent excessives, notamment celles qui concernent le poids de notre péché, la corruption de la nature et la nécessité de l’ascèse. Il convient cependant de remarquer que cette manière de penser est une tendance commune à tous les spirituels de l’École Française.

Ces orientations nous choquent d’autant plus qu’elles ont disparu de nos mentalités actuelles, et même de notre vocabulaire. Ne serait-il pas sage, pour notre époque en désarroi et affamée de nourriture spirituelle, de les redécouvrir, et même, en les adaptant un peu, et après avoir compris tout ce qu’elles apportent de positif, de recommencer à les faire connaître et à les mettre en pratique ?

1
L’esprit chrétien

1-1-Le péché et ses conséquences : contempler Jésus crucifié et découvrir la nécessité de la mortification

Par le péché, l’homme “a perdu la grâce du Saint-Esprit. Il ne peut la retrouver que par la pénitence, mais avec grand travail et grande peine... C’est qu’il faut suer et travailler pour recouvrer les vertus que Dieu nous avait données par lui-même  et qu’il avait plantées en notre cœur par sa main toute puissante.”

Nos péchés ont crucifié Jésus-Christ : “Notre avarice cloue sa charité, notre colère sa douceur, notre impatience sa patience, notre orgueil son humilité...

En conséquence, nous devons mortifier en nous les mauvaises inclinations reçues d’Adam : “inclination au plaisir, inclination aux richesses et inclination à l’honneur... Il faut donc crucifier en soi le vieil homme.” Cela signifie : “Lier, garrotter, étouffer intérieurement tous les désirs impurs et déréglés que nous sentons en notre chair.” En un mot il nous faut vaincre les concupiscences qui sont “comme une source d’eau croupie et corrompue, dont les ruisseaux qui en sortent sont aussi corrompus, et se sentent de son infection... Nous devons donc fuir la chair et renoncer à tout ce qu’elle demande et désire de nous... désirs qui sont opposés à la  Croix de Jésus-Christ.”

1-2-L’honneur : ce qu’en pense J. J. Olier

Parmi les péchés des hommes, il en est un qui empoisonna particulièrement tout le XVIIe siècle: c’est le sens de l’honneur.

L’honneur était une notion très prisée au XVIIe siècle. Pour sauver son honneur on n’hésitait pas à tuer l’offenseur en se battant en duel. Mais l’honneur n’est qu’une manifestation de notre orgueil, et l’orgueil est un grand péché. Voici ce que Jean-Jacques OLIER, qui appuie sa doctrine sur l’Écriture sainte, pense de l’honneur:

Seul Dieu doit être honoré; l’honneur que l’on rend aux saints “est un honneur qu’on rend à Dieu qui habite en eux.” Hélas! “nous avons en nous ce désir malheureux et idolâtre de vouloir remplir de nous tout le monde, de vouloir porter notre estime dans tous les cœurs, et d’être ainsi une idole qu’on regarde, et à qui on s’attache continuellement...” Aussi, réjouissons-nous quand nous ne sommes ni vus ni regardés des hommes. “Nous ne méritons pas seulement d’être oubliés et d’être méprisés comme néant, mais nous méritons encore d’être persécutés et foulés aux pieds... Le mépris, ni les injures, ni les calomnies, ne doivent donc point nous troubler...”

1-3-Le néant

Il est souvent fait allusion, dans toute l’École Française, à la notion de néant. J.J. Olier ne fait pas exception, dans ce courant de pensée. De nous-mêmes, nous ne sommes que néant et péché, et dignes de souffrance et de persécution. “Le péché du premier homme a fait de tels dégâts en nous, et il y a mis une telle corruption, que depuis ce temps-là nous ne sommes que chair et péché... L’homme est si dépravé en son fonds qu’il n’est qu’inclination au mal et au péché... Et notre chair est tellement péché... que si le Saint-Esprit ne retenait notre âme et ne l’assistait des secours de sa grâce, elle serait emportée par les inclinations de la chair qui tendent toutes au péché...”  Mais la miséricorde de Dieu et son divin Esprit nous soutiennent et nous assistent.

– “Oui, la chair est bien corrompue!” et de plus, elle est rebelle à Dieu. Alors, comment est-il possible que les saints, sur la terre, continuent à servir Dieu ?

– ”C’est qu’en eux, affirme J. J. Olier, l’Esprit de Dieu, à qui l’âme adhère, et par qui elle est éclairée, émue, fortifiée, entraîne la chair, et l’assujettit à Dieu malgré elle.”

1-4-La Miséricorde de Dieu

Sur  la terre, c’est le temps de la miséricorde, mais plus tard, dans le temps de la justice, “c’est-à-dire de l’autre vie où Dieu ne fera plus miséricorde aux hommes, où sa justice ne sera plus mêlée de compassion de nos misères, Il nous traitera selon toute la sévérité de son saint jugement.” Mais dans ce temps de la miséricorde, nous sommes soutenus par la grâce et la vertu que la bonté de Dieu nous donne.

1-5-La dignité du chrétien

Par lui-même l’homme n’est rien; pourtant il a reçu de Dieu un corps et une âme. Pour cela Dieu seul doit être honoré. En conséquence, devant Dieu les hommes doivent:

– “s’humilier, reconnaissant qu’il est l’auteur de tout bien en nous.

– Le remercier de ce qu’il lui a plu de le répandre en nous, qui ne le méritions pas.

– Le prier qu’il se glorifie par ses dons et qu’il en use en nous pour sa gloire, puisque de nous-mêmes nous ne saurions pas en bien user pour lui.”

Par la foi, Jésus habite en nous. Il est en nous avec le Père et le Saint-Esprit. La dignité d’un chrétien est donc très grande: “Il n’y a rien de plus grand, de plus auguste et de plus magnifique; c’est un Jésus-Christ vivant sur terre.”

1-6-L’esprit chrétien et Marie

Pour acquérir l’esprit chrétien, il faut d’abord prier avec humilité et confiance, avec les saints, et animés par l’Esprit-Saint qui pleure en nous “avec des gémissements inénarrables.” L’intercession des saints est indispensable car ils prient pour nous en Jésus-Christ et par Jésus-Christ.

L’Église veut “que nous allions chercher Notre Seigneur en la très sainte Vierge qu’elle appelle notre avocate auprès de Jésus-Christ... Alors, nous sommes assurés qu’aussitôt elle est en prière pour nous auprès de son Fils...”

Jésus-Christ est dans le saint Sacrement, ressuscité et plein de gloire. Mais même là il exerce son jugement. “Il faut donc aller à un sacrement qui soit purement de miséricorde, et où Jésus-Christ n’exerce aucun jugement, et ce sacrement est la Très Sainte Vierge Marie, et c’est par elle que nous avons accès auprès de Jésus-Christ en toute confiance...”

Dieu a voulu pourvoir l’humanité de Jésus-Christ d’une Église où les honneurs lui seraient rendus en toute sainteté et perfection. Il a voulu aussi bâtir un temple très glorieux ; et ce temple, c’est la Sainte Vierge “qui a suivi Jésus partout, pour le louer et le glorifier... dans tous ses saints mystères.”

Les Pères de l’Église ont hautement parlé de Marie. Ainsi Saint Ambroise : “Que l’âme de Marie soit en chacun de nous pour magnifier le Seigneur; que l’esprit de Marie soit en chacun de nous pour se réjouir en Dieu.”

2
L’amour de la Croix

2-1-La régénération par le baptême 

Jésus demande à ceux qui veulent le suivre, de porter sa Croix et d’accepter et même d’aimer les souffrances, les mépris, etc... Cela, nous ne pouvons pas le faire par nous-mêmes, “mais par la vertu de Jésus-Christ et de son Esprit qu’il nous donne au baptême... pour y imprimer ses inclinations...” La chair ne prendra jamais plaisir à la souffrance ou aux mépris de toutes sortes: “C’est notre âme qui reçoit les inclinations de l’Esprit... qui est régénérée par le baptême.” Par la régénération du baptême, l’âme reçoit des “inclinations toutes diverses, qui la portent à l’amour de Dieu et à sa religion, à la séparation des créatures et à la recherche des choses du ciel.” Par le baptême Dieu est notre Père “et il nous communique par son Esprit-Saint sa nature et sa vie divine.”

Ainsi nous devrions être conduits à l’amour de la Croix. Mais, au juste, qu’est-ce que la Croix ? Jean-Jacques Olier contemple chacune des trois branches de la Croix.

2-2-Les trois branches de la Croix

La première branche: ”Aimer l’abjection et le mépris,... et souffrir par justice aussi bien que par religion.”

La deuxième branche: “Nous sommes obligés d’avoir l’amour de la douleur et de la souffrance, et de porter en paix la persécution et la calomnie,... par justice, à cause de notre démérite.... Car nous sommes péché par nous-mêmes.” Et selon Saint Jean: “Ce qui est né de la chair est chair...” ou, suivant Saint Paul: “La prudence de la chair est mort... Et nous avons des pensées de chair.”

La troisième branche: la pauvreté “... Dieu a chassé Adam de sa demeure et de sa belle maison, le paradis terrestre qui est comme rasé et démoli pour lui et pour tous ses enfants; il l’a dépossédé de l’empire du monde, dépouillé de tous ses droits, et réduit à un état d’un très malheureux esclavage.”

2-3-La force de la Croix

Alors pourquoi tant de pécheurs vivent-ils si à leur aise? “C’est que Dieu n’exerce pas sa justice sur eux en ce monde; il se réserve de les punir en l’autre... Les pécheurs devraient être interdits de toutes leurs facultés corporelles et spirituelles, et dépouillés de tous les dons de Dieu...” Mais Jésus-Christ nous a acquis le droit que nous avions perdu: “Jésus-Christ ému de compassion sur la misère des hommes est venu lui-même la porter, et par sa pauvreté, satisfaire à celle que tous les hommes doivent souffrir... Nous avons recouvré en Jésus-Christ ce que nous avions perdu, et recouvré encore beaucoup plus de grâces et de biens que le péché ne nous en avait ôtés. Ainsi, en Jésus-Christ, la grâce a surabondé par-dessus le péché... ‘Heureux le péché qui nous a procuré ce bonheur en Jésus-Christ.’”

3
Les grands mystères de notre foi

3-1-Le mystère de l’Incarnation

Chaque mystère de la vie de Jésus-Christ a acquis à l’Église la grâce sanctifiante et diverses grâces particulières que Dieu accorde à des âmes pures. Ainsi, le mystère de l’Incarnation “opère en nous une grâce d’anéantissement à tout intérêt et à tout amour-propre,“ pour n’avoir plus que ceux de Jésus-Christ qui vit en nous.

En outre, “le mystère de l’Incarnation opère en nous un dépouillement et un renoncement à tout nous-même. Il opère de plus un revêtement de Notre-Seigneur par une consécration totale à Dieu, ainsi qu’au jour de l’Incarnation,” où Jésus se dédia entièrement à son Père.

J.J. Olier contemple le mystère de l’Incarnation :

“Le Verbe sur la terre était égal à son Père... si sa divinité était cachée, elle n’en était pas moins adorable; et c’est pour elle que Dieu a voulu que toutes les créatures rendissent à son Fils tous les honneurs et toute la gloire que lui-même recevait d’elles... Jésus-Christ était le temple divin dans lequel la divinité était parfaitement honorée: si bien que partout où se portait l’humanité sainte sur la terre, Dieu y trouvait son ciel et son paradis, et dans son humiliation il y rencontrait sa gloire.”

3-2-Le mystère du crucifiement et de la mort de Jésus

Ces mystères nous donnent “la grâce et la force de crucifier tous nos membres en la vertu de l’Esprit de Dieu qui est comme notre meurtrier et l’exécuteur de la sentence prononcée contre la chair...” Ainsi, “les clous dont il se sert sont les vertus qui lient notre amour-propre et nos désirs de chair... Il faut s’exposer à l’Esprit pour qu’il agisse en maître...” Il nous faut aussi nous unir à lui “pour agir en sa vertu contre nous-mêmes, nous anéantissant, nous confondant,... comme une hostie que Dieu prend plaisir de voir immoler à sa justice.”

3-3-Les mystères de la Résurrection et de l’Ascension

Après avoir montré comment Jésus, après sa résurrection semblait vivre comme “éloigné” de ceux qu’Il aimait, J.J. Olier ajoute: “L’état de résurrection porte avec soi retraite des créatures, union et application à Dieu, non toutefois si parfaite que celui de l’Ascension.” Car, l’état d’Ascension “est un état parfait de consommation en Dieu; c’est un état de triomphe et de gloire achevés; c’est un état où il ne paraît plus rien d’infirme.”

Jésus entré dans la splendeur du Père n’est plus assujetti à aucune de nos infirmités. “Il entre dans la fécondité et en l’unité du Père pour donner son Esprit au dehors... De là vient qu’une âme qui entre en cet état de la divine Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ reçoit la participation de la divinité, selon le désir que, dans l’Écriture sainte, Dieu témoigne avoir que nous soyons faits participants de la nature divine.”

L’état d’Ascension est l’état des âmes parfaites : “L’âme en cet état est impénétrable aux traits du monde; elle n’est plus susceptible de l’imperfection des créatures... Cet état est un état de pureté admirable, où l’âme n’a plus de mélange avec l’être profane, ni plus d’épanchement sur lui... Elle ne déchoit pas de son état, elle demeure ferme; elle fait même toujours de nouveaux progrès...”

4
La vie spirituelle, selon J. J. Olier

4-1-L’Eucharistie

“Il faut savoir cette vérité fondamentale que Notre Seigneur est le chef-d’œuvre de Dieu son Père... Notre Seigneur est encore le réceptacle de toute la bonté et magnificence de Dieu sur l’Église... C’est en lui que Dieu le Père a versé sur nous ses saintes bénédictions... Il est le chef-d’œuvre de Dieu et le sanctuaire parfait du Saint-Esprit... Or ce feu que le Saint-Esprit a une fois allumé, ne s’éteint jamais; et la même ferveur intérieure qui était en Notre Seigneur sur la croix, pour se sacrifier à la gloire de Dieu son Père et pour opérer notre salut, continue encore en lui dans le saint sacrifice de l’autel, et continuera jusqu’à la fin du monde... C’est le même Jésus-Christ qui est présent au saint sacrifice de l’autel, comme sur la Croix; et ainsi ce n’est que le même sacrifice continué, et qui continuera jusques à la fin des siècles, quoique sous un extérieur fort différent...”

Lorsque Jésus demanda à ses apôtres de “faire ceci en mémoire de lui,” c’était pour les avertir “qu’offrant en ce sacrifice véritable de l’autel sa personne cachée sous les voiles du pain, ils se souvinssent de la charité qu’il avait montrée visiblement sur le Calvaire et sur la Croix...”

Jean-Jacques Olier nous avertit: la communion spirituelle, c’est bien, mais “ce sacrement nous donne des grâces spéciales et plus abondantes que celles que nous recevons hors de ce sacrement par la seule communion spirituelle.”

Et Jean-Jacques Olier de s’écrier: “Que je souhaiterais que les chrétiens connussent leur bonheur, sachant qu’ils ont en eux le trésor précieux de Jésus, dans lequel et avec lequel ils peuvent opérer tant de choses à la gloire de Dieu!... Apprenons que, comme Jésus-Christ opérait tout en son Père et avec son Père, il faut aussi que nous opérions tout en Notre Seigneur et avec Notre Seigneur, parce qu’il est venu habiter en nous pour nous vivifier de sa vertu, pour nous remplir d’une grâce capable de nous sanctifier en tout, pour rendre toutes nos œuvres agréables à Dieu son Père, et afin que, se répandant en nous, il serve de nourriture à nos âmes...”

4-2-L’oraison

Les deux parties de l’oraison sont: l’adoration et la communion.

– “L’adoration... porte l’âme à l’anéantissement, à l’admiration, aux louanges, aux remerciements, à l’amour, en un mot, à toutes sortes de devoirs et d’hommages que nous devons rendre à Dieu en cette première partie de l’oraison.

– Dans la communion, on se donne à Dieu pour entrer en participation de ce qu’il est et dont il veut nous animer. La participation au corps de Jésus-Christ s’appelle communion sacramentale, parce que ce sacrement nous rend les biens de Jésus-Christ communs et nous communique ses plus grands dons.

La participation qui se fait dans l’oraison s’appelle communion spirituelle, à cause des dons que Dieu y communique par la seule opération intime de son Esprit. L’âme qui expérimente quelque opération secrète en son cœur se doit tenir en repos et en silence, pour recevoir toute l’étendue des dons et des communications de Dieu, sans vouloir opérer par soi-même, ni faire des efforts qui troubleraient les opérations pures et saintes de l’Esprit divin en elle.”

À ces deux parties s’ajoutent les ”résolutions qu’on peut nommer plus proprement la coopération, qui est le fruit de l’oraison, et qui s’étend à toute la journée.”  

En un mot, l’oraison “est un délaissement et un abandon total de soi-même au Saint-Esprit, qui sera notre lumière, notre amour et notre vertu.”

4-3-Le mariage spirituel

Le Saint-Esprit de Jésus est en nous comme époux de notre âme. Il n’attend que nos désirs et notre volonté. “Donnons-nous donc à lui pour prier par lui et en lui; il sera notre prière...” Dans le mariage spirituel, “il faut un don et un consentement mutuel des esprits; Jésus en l’âme, l’âme en Jésus, tous deux font la prière qui est le fruit principal de l’alliance du Saint-Esprit de Jésus avec nos âmes; si bien que nos prières sont comme les enfants de ce mariage spirituel; et si vous demandez à qui est la prière, c’est à l’âme en Jésus, et à Jésus en l’âme; et d’en vouloir savoir davantage, c’est vouloir violer le secret de Jésus-Christ en nous, et vouloir pénétrer dans un mystère qu’il veut tenir caché, aussi bien que celui des opérations du Père dans le fils, et du Fils dans le Père.

À qui appartiennent les œuvres de Jésus? est-ce au Père, ou au Fils? Elles sont et du Père et du Fils, et Dieu ne veut pas que la créature y cherche de distinction; c’est assez de savoir que Jésus les fait en son Père, et le Père en Jésus et avec Jésus.” 

4-4-L’union à Dieu

“Les saints ne font que dire Amen! aux prières de l’Agneau; ce qui exprime l’union de leurs cœurs à Jésus-Christ leur prière; et que, confessant leur incapacité pour louer Dieu en eux-mêmes, ils se perdent en Jésus-Christ pour dire à Dieu tout ce que Jésus-Christ lui dit, et en même temps tout ce que dit l’Église en lui.’

Comment savoir qu’on est uni à Jésus-Christ ?

Notre Seigneur est en nous, et il nous attend, les bras ouverts: “Il n’y a qu’à le chercher en toute simplicité, et à se donner à lui pour faire toutes nos œuvres et nos prières, avec lui, car il demeure en nous pour être l’hostie de louange de Dieu; il nous considère comme ses temples pour le magnifier incessamment par nous, en nous et avec nous...”

Mais attention! Il faut savoir se contenter de la simple foi et de la seule charité. “La pure charité avec la foi sont comme les deux animaux spirituels qui tirent le beau chariot de l’Église... Le corps et le sang précieux de Notre Seigneur sont comme le véhicule qui nous porte son Esprit, pour nous faire participer à sa vie et à ses opérations divines, pour être notre nourriture, pour faire croître en nous toutes ses vertus... enfin pour mettre en nous la plénitude de sa vie intérieure et nous faire même parvenir à la plénitude de Dieu.”

Il faut s’unir sans cesse au Saint-Esprit pour faire ses actions en sainteté et dans les sentiments mêmes de Jésus-Christ. Le fleuve de feu qui sort de la face de Dieu (Dan, VII, 10), c’est Jésus-Christ lui-même. ”Le fleuve signifie deux choses: la voie et la vie; car un fleuve est un chemin animé et vivant; étant rapide et vivant, il est la figure de l’impétuosité de l’amour avec lequel nous devons nous porter à Dieu, et de la vertu de l’Esprit qui sort de Jésus-Christ pour entrer en nous, afin d’y être notre voie, notre vérité et notre vie. C’est ainsi qu’il opérait dans les premiers chrétiens... poussés par l’Esprit.”